A propos

Une biographie philosophique…
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Catherine

Ma matière préférée à l'école était la littérature anglaise et l'écriture créative, et c'était ce que j'avais prévu d'étudier. J'étais dans le train en route pour l'université de Liverpool ou j’avais un entretien, essayant de décider ce que j'allais dire dans mon discours de motivation, quand soudain, j'ai pensé : je ne veux pas étudier la littérature anglaise de façon universitaire, je ne veux pas connaître abstraitement les pentamètres iambiques, comment disséquer et analyser tout ce qui est vivant et magique dans l'écriture … Je ne veux pas aller à l'université pour apprendre quoi penser, je veux apprendre à penser. J'ai ensuite étudié la philosophie. 

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J'aspirais à un questionnement profond et à des échanges philosophiques significatifs - au lieu de cela, étudier la philosophie à l'université semblait consister davantage à décrire ce que disaient des philosophes hautement spécialisés dans des détails et dans un langage très technique, puis à décrire ce que d'autres philosophes disaient à leur sujet et à argumenter pour et contre leurs positionnements dans une manière qui n'a jamais conduit à aucune conclusion, qui ne semblait pas importante ou pertinente pour la façon dont nous vivons, dans laquelle je ne pouvais pas m'engager et qui ne m'a jamais fait penser activement.   Il n’y avait aucun enseignement sur « comment penser».  Je n'arrivais pas a rencontrer les autres profondement par la philosophie, qui était mon désir ardent.  Mes souvenirs les plus clairs sont ceux des recherches personnelles que j'ai fait à la bibliothèque et à la librairie de l'université, des recherches sur l'aspet spirituel de la philosophie et de la psychologie, sur une autre façon de voir et de comprendre le monde.  J'étais surtout intéressée par la philosophie de la
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science et la philosophie de la conscience. J'étais attirée par les livres et les recherches qui pouvaient me faire passer d'une expérience ordinaire, physique, à quelque chose de plus profond, de plus vivant, que je pourrais appeler « spirituel», tout en honorant la véritable force et la portée d'une science adaptée pour explorer et expliquer tout ce dont les humains pouvaient experimenter au plus haut, plus large et plus profond

Après avoir obtenu mon diplôme, mon regard est tombé un jour sur un livre de philosophie « The Meaning of Meaning » (Le Sens du Sens) de Charles K Ogden. Le sens du sens ? Mon esprit a commencé à tourner en rond, et il m'a semblé d’un coup que le titre de ce livre résumait pour moi à quel point la philosophie était impossible et insatisfaisante, tournant constamment dans des cercles dénués de sens de spéculation, d'argumentation, de critique et de contre-critique. Je n’arrivais pas à lui donner un sens ultime, je ne parvenais pas à m’y connecter et ça me faisait mal à la tête ! C'est à ce moment-là que j'ai décidé d'abandonner la philosophie et j'ai ensuite travaillé sur les problèmes sociaux de la région de Londres, ou j'ai coordonné des projets bénévoles qui comprenaient la conception et l'animation de cours de formation. Mon dernier emploi en Angleterre avant de m'installer en France pour rejoindre à Jean-Christophe,  consistait à travailler avec des prisonniers, pour leur réinsertion, J'avais presque 33 ans. Nous nous sommes mariés et avons eu deux enfants, aujourd'hui adultes.

Bien plus tard, je reviendrais à la philosophie, à travers une rencontre avec un livre de philosophie dont le message clé était « penser à penser ».  « Penser à penser » je m'entends dire a 21 ans!  Quand j'avais 42 ans, ma vie a organisé une rencontre avec ce livre,  "La Philosophie de la Liberté" de Rudolf Steiner, qui enfin donne un sens à la philosophie, qui rassemble les principaux courants de la pensée philosophique humaine jusqu'à présent et la présente comme une invitation à philosopher sur notre vrai soi, vers notre vraie liberté, en regardant profondément, avec logique et raison, qui nous sommes en tant qu'êtres humains et comment nous fonctionnons réellement, et qui offre un moyen de sortir de  la prison de notre pensée   limitée… si nous savons comment le penser.

Un moment clé pour moi est survenu en 2021, alors que je me remettais du Covid , après 12 nuits de fièvre, une maladie et un passage que j’ai vécus parfaitement seule.  J'ai réalisé avec une clarté forte et douloureuse que nous, les humains, sommes ici sur terre piégés dans une pensée matérialiste abrutissante des apparences, incarcérés dans une prison de pensée institutionnalisée, et qu'aucun de nous n'est venu ici pour cela - et je me suis réveillée avec un sentiment de responsabilité pour faire quelque chose, tout ce que je pouvais, même si je ne savais pas comment. Comme je le comprends, de plus en plus c’est que ne pas savoir comment penser, avoir des idées erronées, ne pas être capable de guérir notre pensée ou de savoir qui nous sommes vraiment qui est la source profonde de tous nos problèmes de plus en plus difficiles ici sur terre, et c'est au cœur de la pensée que les problèmes peuvent être guéris. Je savais que ce que je voulais faire était d'aider les autres à apprendre à penser avec le guidance extraordinaire de la Philosophie de la Liberté, et que je ne pouvais le faire qu'en commençant par moi-même, en intensifiant ma propre recherche et ma propre transformation, en clarifiant et en renforçant ma pensée. Je me suis de plus en plus rendu compte que dans ce domaine, nous avions besoin, ou bénéficions certainement, d’une formation structurée pour adultes, d’une orientation dans les études et d’un accompagnement individualisé, plutôt que de lutter tout.e seul.e ou rejoindre à des discussions et de débats sur le sens du texte. Nous devons expérimenter ce qui est écrit dans notre propre pensée, nous devons développer notre pensée autonome. Depuis, je développe régulièrement des méthodes de formation et des supports en tout genre, en partenariat avec Jean-Christophe. Ce qu'il y a de merveilleux dans le fait de travailler dans l'esprit d'aider les autres à comprendre, c'est que cela m'aide aussi à apprendre, augmente mon questionnement, intensifie ma conscience, me donne de bons délais motivants, m'aide à être dévouée et alerte, à travailler régulièrement au fur et à mesure de ma progression sur la voie du développement d’une pensée plus forte et plus claire. Travailler ensemble sur ce projet avec d’autres crée des relations uniques, c’est ainsi que nous  progressons.

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Maintenant, je travaille à nouveau avec des «prisonniers », cette fois, avec nous tous qui sommes emprisonnés dans une pensée rigide et incomplète de nous-mêmes et sur le monde, et je suis en mesure d'aider les gens à apprendre à penser, exactement ce que je voulais apprendre, moi, quand j'avais 18 ans.

 
Je tiens à rendre hommage à toutes les personnes qui m'ont inspiré et appris sur ce chemin, qui m'ont soutenu et qui m'a défié a me depasser - en groupe, en séance individuelle et en formation - notamment :  Ian Bass, Nicole Barr, Yeshayahu Ben Aharon, Claire Laronde, Inessa Burdich, Pauline Marksteiner et Ian Trousdell.
 
Jean-Christophe
Intéressé depuis mon plus jeune âge par la question de la connaissance mise au service de l’humanité, je suis devenu ingénieur, après avoir obtenu un diplôme d’une grande école d’ingénieurs française et un Master de l’université américaine Georgia Tech. Dans ma recherche sur le processus de connaissance je me suis intéressé particulièrement à l’Intelligence Artificielle, et j’ai exercé le métier d’ingénieur dans ce domaine avant de prendre des rôles d’encadrement dans diverses multinationales. 

Je me suis peu à peu rendu compte que notre façon de penser l’ingénierie et la technique n’était plus du tout adaptée à notre monde et à notre société. J’ai alors cherché à comprendre ce qui n’allait plus dans nos processus cognitifs. Où avions-nous déraillé? Pourquoi toutes les solutions tentant de résoudre les problèmes de notre environnement ou de notre société s’avéraient systématiquement avoir des effets délétères contraires aux intentions du départ ?

Je me suis alors intéressé à la philosophie et notamment à l’épistémologie pour revenir à la source du problème. J’ai ainsi pris conscience que l’intelligence humaine était, dans son fondement, bien éloignée de l’intelligence dite artificielle et que celle-ci était même devenue un frein au développement d’une véritable intelligence créative humaine.

Depuis quelques années, je me suis reconverti dans l’enseignement des mathématiques, au croisement de ma recherche sur la connaissance et de mon besoin de servir l’humanité et notamment les nouvelles générations afin qu’elles développent une façon de penser saine et nouvelle qui permettra de résoudre (dissoudre) et guérir à la racine les problèmes qui nous assiègent.